Dame GUEYE, doctorant encadré par Pr Abdoulaye DEME et membre du Laboratoire d’Électronique Informatique Télécommunication et Énergies Renouvelables (LEITER).
Il a fait un exposé sur « Évaluation du modèle LMDz aux propriétés dynamiques et thermodynamiques de la cyclogenèse dans l’océan Atlantique tropical et dans les côtes Ouest Africaines. »
Résumé
Les cyclones tropicaux font partie des catastrophes naturelles les plus dévastatrices au monde. En Atlantique tropical ils sont responsables de plus de 70% des dégâts naturels aux Etats-Unis et ils peuvent alors être la cause de pertes en vie humaines et matérielles lorsque les dépressions qui les provoquent se renforcent à proximité de la côte : en août 1999, la tempête tropicale Cindy avait causé la mort de plusieurs dizaines de pêcheurs Sénégalais. Du 23 au 31 août 2005, un cyclone nommé Katrina, a été l’un des six ouragans les plus puissants que les USA aient connus. Plus de 2000 personnes ont péri des inondations causées par Katrina, les dégâts causés ont atteint environ 110 milliards de dollars et pratiquement la Nouvelle-Orléans et la Louisiane ont été anéantis. Toutefois, la capacité des modèles à reproduire ces systèmes climatiques reste à approfondir.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la capacité du modèle LMDz à la reproduction de la cyclogenèse, la variabilité de l’activité cyclonique ainsi que les divers processus mis en jeu dans les côtes Ouest Africaines jusqu’au centre du bassin Atlantique tropical. Pour cela, deux approches ont été utilisées dans ce travail.
Dans la première approche, nous avons cherché à observer la capacité du modèle à la représentation de la variabilité interannuelle de l’activité cyclonique dans le bassin Atlantique par les moyennes climatologiques saisonnières, et une seconde plus descriptive consistant au suivi spatio-temporel de l’ouragan Karl née près des côtes Cap-verdiennes le 16 Septembre 2004 jusqu’à sa disparition. Cet ouragan a été suivi en faisant des sections horizontales des couches de la troposphère les plus sensibles au phénomène cyclonique afin d’avoir une validation plus exhaustive de la performance du modèle.
Les résultats ont tout d’abord montré une forte variabilité de l’activité cyclonique dans l’Atlantique tropical aux différentes échelles temporelles prouvant la période Juillet-Septembre et la bande ZCIT respectivement comme la saison et la zone favorable à la cyclogenèse. Ensuite, les conditions moyennes saisonnières sont cernées à partir des ré-analyses ERAI et NCEP ainsi que les années de fortes et de faibles activités cycloniques. De bonnes corrélations de représentation des champs et de répartitions spatiales entre les données observées et celles simulées ont été trouvées, ainsi que certaines variabilités climatiques de la mousson dans la zone, permettant d’appréhender pour la première fois la performance du modèle à grandes échelles espace-temps. Enfin, les résultats assortis du suivi de l’ouragan Karl sont encourageants puisqu’en ayant démontré que le modèle LMDz est capable de reproduire « assez correctement » un ouragan en termes d’intensité, de répartition spatiale et de trajectoire suivi.
Mots-clés : Cyclogenèse, variabilité, activité cyclonique